VEF Blog

Désolée de cette pause dans le fil de l'histoire, je ne peux écrire que quand je suis seule à la maison et ce n'était pas le cas ces jours-ci. J'ai vu Armand ce week-end, quelques heures volées entre sa femme et son boulot, c'était magique, comme à chaque fois. Instant de stupeur par contre quand sa charmante belle-soeur, la soeur de sa femme, lui a envoyé un simple texto avec juste mon numéro de téléphone fixe. Armand est très proche de sa belle-soeur et, sans lui avouer son adultère, n'a pas démenti quand elle lui a coquinement demandé si j'étais "juste une amie ou un peu plus". La demoiselle, sachant d'où je venais et comment on s'était connus, a eu vite fait de retrouver mon nom... et mon adresse. Armand trouve ça marrant, pour ma part ça me met très mal à l'aise... mais il m'assure que ça ne risque rien.
Pour vous faire patienter en attendant la suite (bientôt), une petite photo de ce que je portais ce week-end ;-)
Bonne nuit.

 

Armand est revenu dans ma ville. Il passait un entretien d'embauche dans une nouvelle compagnie et restait une nuit sur place. L'entretien ne se faisait pas dans un bureau, mais au resto de l'hôtel, nous avions donc convenu que je l'attendrais directement dans la chambre. C'était en semaine, ça tombait bien, je n'avais pas à inventer un mensonge de dernière minute pour Laurent. Cette fois-ci mon patron n'était absolument pas au courant de sa venue, donc pas de petites allusions au bureau, pas de doutes, pas de questions. Après le boulot, je suis rentrée chez moi, ai pris des affaires de rechange, ai grignoté un peu et suis partie pour l'hôtel. Armand avait prévenu la réception de mon arrivée, mais je trouvais cette situation passablement gênante. Je m'imaginais mal arrivant et disant "Bonjour, je suis Melle D., Mr T. a dû vous prévenir de mon arrivée". Pourtant ça n'avait rien de très choquant en soi, une demoiselle qui rejoint un monsieur dans un hôtel, ça arrive tous les jours... mais là c'était moi, c'était différent! Il a pourtant bien fallu le faire... entrer dans l'hôtel, aller à la réception, demander la clé, rouge de honte... J'ai réussi, en fin de compte ce n'était pas si difficile! Arrivée dans la chambre, j'ai envoyé un petit texto à Armand pour le prévenir que j'étais là... et que je l'attendais ;-) Réponse de mon amant :"on en est au plat, j'essaie d'accélérer". Nous étions à quelques mètres l'un de l'autre, mais nous devions attendre la fin de ce repas... et ça n'en finissait pas de durer! Armand m'envoyait des petits textos pour me dire où ils en étaient : plat, dessert, café... puis plus rien... et il est arrivé! J'étais là depuis une heure, à tourner en rond, alors on n'a pas vraiment perdu de temps en blabla! On n'avait qu'une nuit pour nous, il repartait le lendemain et j'allais bosser. Cette nuit-là, on en a largement profité, forcément. Et là, c'est arrivé. Une des nombreuses choses qui me plaisait chez Armand, c'était la délicatesse de ses petits mots. Il me disait souvent "tu es belle", "j'adore ton petit corps", "j'aime ton sourire" et ça me faisait tout drôle d'entendre ça car je n'avais pas l'habitude qu'on me dise des choses toutes jolies toutes douces pendant l'amour. Avec les autres, c'était des paroles moins délicates, plus "trash", beaucoup plus terre-à-terre! Cette nuit-là, au milieu des "tu es belle", il a murmuré un "je t'aime". Ces trois petits mots m'ont stoppée net, je lui ai demandé de les redire, encore, et encore. Je ne m'en lassais pas, je n'osais y croire tellement ça me semblait inavouable. Il m'aimait. Je ne n'étais pas seulement une "petite gamine insupportable" avec qui il passait du bon temps, j'étais aussi son amour, sa petite Sophie. Il m'aimait... et il aimait sa femme, il nous aimait toutes les deux, mais différemment. Peu m'importait, je ne lui avais jamais demandé de choisir, et je n'avais aucune intention de le faire. Il m'aimait, c'était le principal à mes yeux, le reste je m'en fichais pas mal!

 

Je viens de me relire, et je me rends compte que je ne suis pas très sûre de la chronologie des événements. Je me souviens par bribes, des chambres d'hôtels, des balades nocturnes... mais j'ai du mal à retracer l'ordre réel de cette histoire. Aussi, il se peut que j'inverse parfois, telle fois avant telle autre, deux jours au lieu de trois, ou le contraire, mais après tout, est-ce bien grave? Cette histoire me semble si lointaine... et pourtant, rmand est toujours là, mais patience... Après Paris, la vie a repris normalement, trop normalement. Semaine, week-end, enchaînement ds jours et des nuits, des textos, des mensonges... je devenais experte dans l'art de la dissimulation, je me cachais de tout le monde pour protéger notre secret, l'enjeu était sérieux. Mon patron connaissait bien Armand, il l'aimait beaucoup... et il admirait sa femme. Parfois, au boulot, nous butions sur une question de théorie aéronautique, alors je prenais ma jolie voix inocente et je disais "on devrait appeler Armand pour lui demander, il saura répondre lui!" Bingo, ça marchait à tous les coups! Mon patron appelait, il mettait le haut-parleur... et je me délectais de la voix de mon amant :-) Armand s'arrangeait toujours pour glisser une petite allusion dans la conversation et nos étions les seuls à nous comprendre! C'était merveilleusement palpitant de transgresser ainsi la morale à coups de petits mots qui pour quelqu'un de neutre ne voulaient rien dire. Oui mais voilà, mon patron n'était pas tout à fait quelqu'un de neutre, je passais quand même 35 heures par semaine avec lui, sans compter les activités, les stages, les salons... Avant d'être sa secrétaire, j'étais une amie, il me connaissait bien... et il se doutait vaguement de quelque chose. Il a commencé par quelques allusions, puis a tenté de précher le faux pour savoir le vrai, mais je le voyais venir avec ses gros sabots, alors je faisais semblant de ne pas comprendre. Comme il ne pouvait rien tirer de moi, il a commencé à demander à droite à gauche, à mes amis entre autres. Ses questions suspicieuses ont créé un joyeux bordel, d'autant que j'étais toujours avec Laurent! Mes amis ont commencé à faire des allusions eux-aussi, à se poser des questions, mais aucun n'osait aboder vraiment le sujet, donc je ne répondais à rien, je continuais à faire la naïve innocente. Derrière le masque innocent, j'étais sincèrement peinée, car j'avais très peur que ces bruits de couloir arrivent aux oreilles de Viviane. Comme je ne pouvais pas en parler à mon patron sans risquer l'explication franche, j'ai fini par demander à mes amis d'arrêter de parler de ça et de me lancer des piques, par égard envers Laurent et Viviane. J'ai "avoué" être très proche d'Armand, mais comme on est proche d'un ami, ou d'un frère. C'était un demi-mensonge, ou une demi-vérité, mais il a permis de calmer le jeu et de retrouver une certaine sérénité au travail. Armand n'en a rien su, je ne lui en ai jamais parlé pour ne pas l'inquiéter, et même aujourd'hui il ne sait pas que de tels bruits ont couru à notre sujet. Je ne pense pas que Viviane ait jamais entendu de ces ragots, il faut dire qu'elle n'était "que" la femme d'Armand, on ne la voyait qu'à ce titre, et les rencontres étaient plutôt rares. Cette période a été difficile, car j'ai été obligée de mentir de plus belle, et ça devenait de plus en plus difficile. Il me fallait un confident, j'avais besoin de dire la vérité à quelqu'un, besoin d'être écoutée sans être jugée. J'ai choisi une grande amie, loin de chez moi et de mon boulot, une amie à qui je pouvais tout dire, le pire comme le meilleur. Je me suis livrée, ça m'a soulagée, et je me suis sentie plus forte.

La journée du samedi était passé à une vitesse folle, la nuit fut d'une lenteur délicieuse. Nous sommes tombés d'épuisement tard, très tard, corps enchevêtrés et souffles coupés. Le réveil fut aussi doux que la nuit. Ce que j'aimais avec Armand, c'était que je me réveillais toujours dans ses bras. D'habitude, je ne supporte pas de dormir collés à quelqu'un, ça m'étouffe. J'aime avoir ma liberté de mouvement, je ne supporte pas de me sentir "entravée". Avec lui pas de ça. Je suis bien dans ses bras, dans sa chaleur, dans son odeur. Je passe la nuit ainsi, contre lui, et je me réveille toujours dans ses bras... j'adore.
Matinée d'amour, nous avons profité de la chambre jusqu'à la dernière minute!
Midi, l'heure de quitter les lieux. Il ne nous reste que quelques heures à passer ensemble, je dois reprendre le train l'après-midi même car il n'y avait plus de place dans le train de nuit. Je suis triste, je ne veux pas le quitter. On a faim, on décide d'aller manger maintenant et d'aller à la gare à pied. Repas quasi silencieux. Maintenant je sais qu'on se reverra, je suis heureuse... mais je sais aussi que l'attente risque de me paraître bien longue. Pas facile de se donner rendez-vous, on habite si loin l'un de l'autre, et on a chacun notre vie.
Le repas est fini, il faut y aller. Armand prend mon sac, je me colle à lui, et nous marchons. Je ne veux pas marcher vite, pourtant il ne faut pas traîner, mais j'aimerais ralentir le temps, le figer, rester avec Armand quelques heures de plus. On finit par arriver, on est en avance en fin de compte. Et là, une des plus jolies surprises d'Armand : il me propose de m'accompagner! Je n'en reviens pas, il est prêt à faire l'aller-retour pour pouvoir passer une nuit de plus avec moi! Je saute de joie dans le hall de la gare, j'exulte, cet homme est un amour! Armand prend donc son billet et on s'arrange pour se placer côte à côte dans le train. 5 heures de train, 5 heures contre lui... sa femme appelle, il dit qu'il est dans le métro. Nous arrivons en fin d'après-midi et il faut trouver un hôtel. On tente l'hôtel de notre première nuit, raté, c'est complet. Celui d'en face est ok, il reste une chambre, parfait! On monte et... bon, vous allez dire que ça devient une habitude mais... c'est une habitude qui nous plaît!
Ce soir-là je suis passée chez moi en coup de vent récupérer des affaires de rechange, et je suis retournée à l'hôtel rofiter de ma nuit-bonus avec Armand! Nous nous sommes levés tôt le lundi matin, Armand reprenait le train pour Paris et moi j'allais bosser. La séparation fut difficile, je sentais que j'étais de plus en plus amoureuse, et pourtant on ne parlait jamais de "ça". Sujet tabou? Je ne sais pas, c'était peut-être trop tôt, on ne savait pas vraiment.
La journée du lundi, je l'ai un peu passée au radar. Le week-end avait été intense, j'avais peu dormi, j'avais eu beaucoup d'émotions, dont la plus grande avait été le voyage surprise avec Armand. J'ai reçu des textos toute la journée, je suis restée sur mon petit nuage toute la semaine... jusqu'au week-end d'après, avec Laurent.

Bon, à ce stade là de l'histoire, vous devez vous dire "mais ma parole, ils pasent leurs journées au lit ces deux-là, quels fainéants!!!". Je vais essayer de faire soft, parce que c'est intime, mais faut quand même que je vous explique. Armand est un amant comme je n'en ai jamais eu. Ce n'est pas qu'il soit particulièrement dévergondé, ou déchaîné, non, c'est plutôt le côté "la femme avant tout" qui est particulièrement touchant chez lui. Avec les hommes que j'ai connus avant (et après), faire l'amour était un acte presque purement physique. Répétition des mêmes gestes, des mêmes positions... une certaine routine dans le sexe. Les deux exceptions avaient été Victor et Laurent.
Victor était le contraire de la routine, c'était la folie pure, le désir d'exhibition, l'envie de faire les choses hors-normes. Bizarrement, c'était justement ça sa routine, il ne supportait pas de faire l'amour dans un lit, tout simplement. Il m'offrait des sous-vêtements terriblement audacieux et me les faisait porter pour sortir. Il aimait que les gens me regardent, ça le faisait frémir, il aimait m'exhiber comme "sa chose" et montrer aux autres que je lui appartenais. Il ne supportait pas que je ne sois pas collée à lui en permanence, souvent je l'ai surpris me suivant dans la rue quand j'allais en cours, ou caché derrière une porte, ou fouillant mon sac en douce. Il m'a même fait "la surprise" de m'emmener dans une boîte échangiste, sans me prévenir bien sûr, il m'avait juste dit que ce soir il m'emmenait dans "un endroit rigolo". Je n'ai pas apprécié son sens du mot rigolo, j'étais horriblement mal à l'aise, et j'ai très vite demandé à rentrer. Celui-là, je n'ai pas pu le suivre sur le chemin de la folie, je ne suis pas exhibitionniste, n'ai aucun désir de triolisme, et ne supporte pas qu'on puisse considérer un être humain comme une chose...
Laurent, lui, était un peu du même genre, mais en moins pire. Son truc à lui, c'était de se vanter auprès de ses copains. Je savais qu'il leur racontait notre vie sexuelle, avec tous les détails, et je trouvais ça particulièèrement insupportable. Ce n'est pas que je sois particulièrement coincée (quoique... peut-être un peu quand même)mais j'estime que ça fait partie de l'intimité du couple. Parler d'amour, ok,parler de sentiments, de sensations, ok, mais les détails, je me les garde pour moi, ce sont mes souvenirs intimes.
Armand était incroyablement différent de ces deux-là. Armand avait envie de moi que je sois en culotte petit bateau ou en string dentelle, Armand aimait le confort douillet d'un grand lit et l'intimité secrète de nos chambres d'hôtel. Il était pudique et doux, incroyablement respectueux. Il n'a jamais eu l'indélicatesse de prendre son plaisir avant le mien, n'a jamais profité de mon sommeil pour faire sa petite affaire égoïstement (j'en ai conu qui le faisaient... c'est horrible comme sensation). Quand il sent que ça se rapproche, il ralentit, il "se calme", car il veut faire durer notre étreinte le plus longtemps possible. Parfois même, on fait une pause, on se fait des câlins tout doux, des petits bisous, le temps de récupérer un peu. Je l'ai même vu s'arrêter net en plein élan pour me laisser souffler, quand je n'en pouvais plus. Avec Armand, pas de vite fait-mal fait, pas de plaisir qui ne soit pas partagé. Nos étreintes durent des heures, entrecoupées de petites pauses, de rires, parfois même de douches ou de room-service! Voilà, on passe souvent nos journées au lit quand on est ensemble, mais ce n'est pas par fainéantise, ni par fatigue... ;-)
Euh, Choupette, j'espère que tu n'es pas trop gênée par ces petits détails, c'est juste que je voulais aussi en parler.